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La vie sans A5

Le spi s'est couru dans conditions musclées, en moyenne au dessus de 20 noeuds. Notre 6ème place est satisfaisante, mais laisser l'A5 dans le camion était une très mauvaise idée.

02/04/24

Les années passent et on apprend toujours des choses en bateau.  C’est très agréable car cela permet de penser, à tort ou à raison, que la prochaine fois, on va pouvoir faire mieux.

 

Ce n’est pas une nouveauté sur ce site, je choisis d’analyser séparément la course des bateaux de série et celles des prototypes comme c’est le cas en mini et comme cela devrait être le cas en IRC double pour une meilleure lisibilité sportive. 

 

Dans la catégorie prototype, il n’y avait qu’un seul bateau. Il n’y a donc pas grand-chose à dire. Il y avait comme l’an dernier un figariste renommé à bord.

 

 

Dans la catégorie des bateaux de série, on peut dire que Hey Jude a largement  dominé la régate puisqu’il remporte toutes les manches. Dans les conditions soutenues de ces 4 jours, il est allé très vite au près, au reaching aussi, il n’a pas fait d’erreur, il était intouchable.

 

Les deux autres bateaux « au-dessus du lot » étaient les américains de Red Ruby et Hurlevent. Ces deux bateaux n’ont fait que des bonnes manches, toujours dans le top 3 ou 4 en série. J’ai été particulièrement impressionné par Hurlevent qui a vraiment très bien navigué du début à la fin de la régate, tout était propre.

 

La flotte était un peu scindée en deux avec un groupe de tête  et le reste de la flotte. Sur 3 des 4 manches, les 8 mêmes bateaux se partagent les 8 premières places. Lors de la dernière manche, cela n'a pas été tout à fait le cas,  peut-être que les conditions musclées ont généré des erreurs sur certains bateaux, je ne sais pas.

 

Il y a aussi eu un petit incident de course sur cette dernière manche. La ligne était un peu déroutante avec une bouée entre 2 bateaux, et il fallait laisser la bouée à babord ou tribord en fonction de la flotte dont on faisait partie. La pavillonnerie était claire (mais dans 25 nœuds sous spi de tête, on la regarde vite fait).  Le comité l’a aussi très clairement annoncé à la VHF mais quand on est américain, le message n’est pas passé (Gilles, si tu me lis, cela pourrait avoir du sens de faire certaines annonces dans les 2 langues comme tu le fais sur d’autres courses). Du coup Red Ruby se retrouve DNF  à la dernière manche pour avoir passé la mauvaise ligne alors qu’il était probablement 2ème à la manche et 3ème au général en série. 

 

Du côté de Timeline, nous terminons 5ème en série, cependant notre performance correspond plus à celle d’un sixième car nous avons bénéficié de l'erreur de ligne de Red Ruby lors de la dernière manche. Nous avons navigué « à notre niveau », ni plus, ni moins . Nous avons fait une grosse erreur (lors de la première manche, nous prenons le départ avec 4 minutes de retard pour une grosse bêtise), mais chaque équipage a sans doute une ou plusieurs erreurs à raconter et ceux qui n’en n’ont pas sont sur le podium. Nous avons aussi eu une casse pénalisante, un lashing de poulie de pied de mat de drisse de code 0 qui explose dans 20 nœuds et qui nous oblige à l’affaler comme un spi. Mais là aussi, vu les conditions que nous avons eues pendant ces 4 jours, c’est sans doute le lot de beaucoup d'autres bateaux. Donc il n’y a pas de malchance, il n’y a pas à se plaindre, c’est ce que nous valions.

 

Cependant, il y a des raisons d’espérer. Ce qui nous coûte le plus cher durant cette régate, s’est passé 10 jours avant le début… J’ai expliqué dans un billet précédent que nous avons acquis un grand génoa cette année qui nous a couté 2/1000ème. Nous avons « radiné  sur le rating » et décidé d’en regagner 1 en navigant cette année avec 3 spis au lieu de 4. Nous n’avions donc pas le code 5 à bord. Le code 5 était probablement la voile de portant la plus utile à avoir sur l’ensemble de ces 4 jours. Sur chaque manche, il y aurait eu l’opportunité de nous en servir, parfois même sur plusieurs bords ! Nous avons compensé son absence en utilisant des voiles trop grandes, soit le code 0 soit le A3. Sur un « gros bateau » comme le nôtre, utiliser des voiles trop grandes est épuisant et parfois nous a carrément fait décider de ne pas les envoyer. Cela  peut aussi générer de la casse matérielle, des envois ou des affalages qui prennent trop de temps, des bonshommes cramés... Il est impossible de dire ce qu’aurait été le résultat avec notre code 5, mais on se serait probablement un peu plus amusés. Cette voile est très facile à utiliser, je me rappelle de la fin du dernier Fastnet où nous l’avons porté dans la brise dans des angles assez serrés. A 28 nœuds,  prendre un ris et continuer à la porter et l’affaler sans souci quand le vent a trop refusé… N’embarquer que 3 spis a été notre plus grosse erreur. La leçon est apprise.

 

Mais pour le reste, notre nouvel A3 fait parfaitement le job, il couvre un range où nous n’étions pas très à l’aise les années précédentes. Le genoa plus grand a l’air bien, on ne s’en est cependant pratiquement pas servi pendant les 4 jours puisque nous avons couru l’essentiel des manches sous J3.

 

Tout cela donne envie de vivre la suite de la saison.

 

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